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nox in lumine

 
Qui le sait ? Qui le sait ? En face
De ce gouffre d’or et d’azur,
L’homme, être qui s’agite et passe,
Devient grave et devient plus pur.

Et c’est lui qui parfois prononce
Les mots que nous balbutions
Et qui nous transmet la réponse
Que font les constellations.

En méditant les lois profondes,
Sans le chercher et sans prier,
A-t-il soudain parmi les mondes
La vision de l’ouvrier ?

Oh ! que révèle cet abîme
De nuit, de lumière et de feu ?
Dans la solitude sublime
Voit-on passer l’ombre d’un Dieu ?

Homme, réponds, ô forme obscure,
Qui te dresses sur la hauteur
Et que chaque soir transfigure
En un vague contemplateur ?