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les flûtes alternées

 
Peut-être voit-il, ô prodige !
Là-haut sur les faîtes vermeils
L’infaillible main qui dirige
L’armée en marche des soleils.

Aperçoit-il quelqu’un dans l’ombre
Comptant les astres familiers
Comme un pasteur qui sait le nombre
Et la place de ses béliers ?

Qui modère ou presse la course
De l’astre au hasard emporté ?
De quelle intarissable source
S’épanche le fleuve lacté ?

Ô mystère ! dans quelles règles,
Dans quelle cage aux barreaux d’or
Sont emprisonnés tous ces aigles,
La comète au splendide essor,

La planète, le météore,
L’astre fixe et l’astre qui fuit,
Le rayon que puise l’aurore
Dans l’urne noire de la nuit ?