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les flûtes alternées

 
Cet homme, égal aux Zoroastres,
Sans le savoir est aujourd’hui
Le prêtre du temple des astres
Et le mage à l’œil ébloui.

Lui qui vivait sans rien connaître,
Contemple, s’émeut et frémit.
La lueur d’en haut le pénètre ;
Il grandit, il pense ; il blêmit

Devant l’ignoré qui l’effleure,
Sous le ciel, scintillant plafond,
À la descente intérieure
D’un esprit auguste et profond.

Lorsque les cieux jaloux entr’ouvrent
Leur mystère au chercheur hagard,
Soupçonnons-nous ce que découvrent
Cette pensée et ce regard ?

Lui devant qui les sphères roulent
Comme des chars dans les cités
Tandis que par instant s’écroulent
Des avalanches de clartés,