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les flûtes alternées

 
Il succombe sous le mensonge,
Le mal et le destin pervers ;
Et plus il monte, plus il plonge
Dans les gouffres de l’univers.

Solitaire, au-dessus des villes,
Il se souvient. Il sait qu’en bas
Se mêle aux cris des foules viles
Le fracas rauque des combats.

Il sait ce que le bruit des armes
Éveille d’effroi dans les cœurs ;
Ce que la gloire met de larmes
Dans les yeux troubles des vainqueurs ;

Qu’au seuil glacé des portes basses
Des enfants délaissés ont faim
Et que des vierges, déjà lasses,
Quand vient la mort disent : Enfin !

La terre est l’éternel domaine
De la douleur. Ô désespoir !
Et toute la misère humaine
Pleure en lui dans la paix du soir.