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vespertinus amor

 
Vous sèmerez de feuilles envolées
Les sentiers plus petits,
Afin que nul n’entende en vos allées
Nos pas appesantis,

Quand nous viendrons, mélancoliques ombres,
Revoir s’il filtre encor,
Jeunesse morte ! entre les branches sombres
Un dernier rayon d’or.

Devant nos yeux, où maintenant alterne
La nuit avec le jour,
Les ans ainsi tiennent un miroir terne
Où se mire l’amour.

Ô bien-aimée ! enivrons nos prunelles
Du printemps qui nous fuit.
Astres de l’ombre, étoiles éternelles,
Vous brillez dans la nuit !