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vespertinus amor


VIII

VESPERTINUS AMOR


Le soir d’hiver déjà sur la ramée
Tombe du ciel norci.
Sur la jeunesse, hélas ! ma bien-aimée,
Le soir descend aussi.

L’âge rapide effeuille une par une
Les roses dans nos mains.
Adieu, soleils ! Ô pâles clairs de lune
Sur nos pâles chemins !

Mais le destin, amie, en vain nous presse ;
Il nous laisse nos cœurs,
Nos souvenirs et l’éternelle ivresse
De nos matins vainqueurs.