Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
les flûtes alternées


VI

RAYON D’AUTOMNE


Oh ! laissez-moi les voir encore !
Laissez-moi, lorsque tout me fuit,
Voir ces yeux clairs où naît l’aurore,
Ces yeux bruns où blêmit la nuit,

Ces yeux gris où le crépuscule
Met son trouble et sa volupté,
Ces yeux de mystère où circule
Une lueur d’éternité !

Enfant ! laissez-moi dans mon âme
Garder votre regard serein,
Dans mon cœur enfermer sa flamme
Comme un joyau dans un écrin !