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les flûtes alternées


II

LEUCONOÉ


Leuconoé, le soir effleure
Le front pourpré des monts sabins ;
Le soleil décline ; c’est l’heure
Où, fuyant les cirques urbains,

La rue obscène, étroite et chaude,
Et le forum et l’air impur,
L’amour léger s’empresse et rôde
Sur la route allant vers Tibur.

Leuconoé, dans ta litière
Tu passes, plus charmante encor
Que Vénus, encor plus altière
Que Junon. Tes longs cheveux d’or,