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paysage

 
Et soudain, par les embrasures,
Avant de mourir, le soleil
De la pourpre de ses blessures
Inondait le débris vermeil.

Au seuil de la nuit illusoire,
Nous regardions, l’œil ébloui,
Couler à travers l’arche noire
Le sang de l’astre évanoui.

Ô bien-aimée ! ainsi nos âmes
Ont des ruines à côté
Des blancs palais où nous aimâmes.
Au bord de ce golfe enchanté.

Le temps implacable ravage
Les fronts, les cœurs, les lieux charmants.
Te souviens-tu de ce rivage
Qui fut cher à tous les amants ?