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jour d’été

Taureau ! Chiens, aboyez ! Ô colombe, roucoule !
Ô prés, donnez vos fleurs ! Rayez l’onde qui coule
De vos ailes d’argent, ô libellules ! Vents,
Dispersez les senteurs salubres ! Ô vivants,
Hommes, au saint travail que votre cœur s’attache !
Tout être a son devoir, toute chose a sa tâche,
Le jour de resplendir et l’homme d’éclairer.
Nature ! le roc même a le droit d’espérer
Quand une graine errante entre ses parois germe.
Vivre, aimer, c’est la loi. Vivez, aimez sans terme,
Croissez ! Aimez, oiseaux, le bois gardien des nids !
Fleurs, réjouissez-vous des souffles infinis !
Doux amants, butinez ainsi que des abeilles
Les baisers innocents sur les lèvres vermeilles !
Oh ! comme tout est beau sous le firmament clair !
Comme un immense amour s’épanouit dans l’air,
Flotte sur les sillons, les branches et les ondes !

Été ! soleil divin ! paix des heures fécondes !