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jour d’été


XVIII

JOUR D’ÉTÉ


Dès l’aube, quand Juillet dore et fleurit la plaine,
Le poète, dont l’âme est radieuse et pleine
De parfums, de clartés, de rêves et de chants,
S’émerveille, ô Virgile ! et te suit dans les champs.
Sur un coteau modeste où la chèvre vient paître,
Solitaire, dans l’herbe il s’assied sous un hêtre
Et contemple.

Ô douceur du limpide horizon !
Tout brille et rit ; là-bas le toit d’une maison,
Auprès d’un chemin creux, rougit dans la verdure.
Un vague étang nacré luit, ayant pour bordure
De grands joncs bruissants de vols brefs et de cris.
Plus près, de bruns faucheurs, parmi les blés mûris