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les violettes


XIV

LES VIOLETTES


Le vent marin soufflait en cette fin d’hiver
Où seule la nuée était noire, la mer
Étant blanche d’écume et la terre de neige.

Mes dix-huit ans chantaient en mon cœur. Au collège
J’avais traduit Horace et rêvé ; donc j’aimais
Et jurais fièrement que c’était pour jamais.
Une heure, un jour, un mois, c’est toujours à cet âge.
La belle avait pour loi son caprice volage ;
Elle voulait des fleurs et donnait pour raison
Qu’elle disait : — Je veux. — Qu’importaient la saison,
Le temps ? Je veux, cela suffit quand on est belle
Et toujours quelque part on est sûr que Cybèle