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les flûtes alternées


III


Ô veuve de l’amour, veuve d’un noble rêve,
Le poète à genoux jusqu’à votre âme élève
Ainsi qu’un encensoir son cœur mystérieux.
Restez ! Ne parlez pas, afin d’entendre mieux
Le murmure adouci des choses éternelles.
Restez, noyant vos yeux pensifs en ses prunelles,
Afin d’y voir monter, crépuscule ou matin,
Une lueur de songe insondable et lointain,
Et poindre, encor voilé de silence et de brume,
Aux clartés de votre âme un astre qui s’allume.