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à celle qui est triste


X

À CELLE QUI EST TRISTE


I


Hier vous étiez belle et sereine et fêtée.
Déesse aux cheveux blonds, qui n’avait point d’athée,
Vous alliez rayonnante et le sourire aux yeux.
Le poète, à l’écart, murmurait, soucieux :
— Vénus était moins belle et Minerve moins sage. —
On entendait, le soir, croître à votre passage
Le bruit léger que font les ailes des Amours.
Watteau seul, à Cythère, eût rêvé vos atours
De soie et de linon, d’aurore, de nuée,
Lorsque vous paraissiez candide et saluée
Par les fronts les plus hauts et les cœurs les plus fiers.
Les musiques chantaient pour vous ; les voix, les vers