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les flûtes alternées


IX

À DEUX AMANTS


Toi, le poète ami des songes magnanimes,
Vous, l’amante au cœur pur comme l’eau des torrents,
Montez superbement dans vos chemins sublimes ;
Car la beauté vous sacre et l’amour vous fait grands.

Vos cœurs sont deux trépieds où luit la même flamme,
Deux astres se levant sur les monts à la fois ;
Vous êtes deux esprits et ne formez qu’une âme ;
Tous deux pour dire : Aimons ! vous n’avez qu’une voix.

Vous allez librement, hors des lois, hors des règles,
Rompant tous les liens, jetant tous les fardeaux
Et secouant l’insulte ainsi que font les aigles
Quand la pluie a mouillé les plumes de leurs dos.