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petits poemes.


Un grondement s’épand, sourd et lent, par l’espace,
Et l’atmosphère pèse, où nul souffle ne court.
Parfois, un corbeau noir, qui semble effaré, passe,
Et, sans pousser un cri, bat lourdement l’air lourd.

Tel un orage aussi gronde au ciel de mon âme :
L’astre qui rayonnait s’effondre à l’horizon,
Et l’attristé reflet de sa mourante flamme
Baise en vain ma blessure âpre à la guérison.

L’ creuse en moi sa béante caverne,
Et le mal d’exister, sous un astre inclément,
Verse — échanson cruel — les affres de l'Averne
Dans l’urne de mon cœur, courageux vainement !