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Ô jeunesse, fervent et clair foyer d’amour,
Tu fais au ciel l’aveu sonore de ta joie,
Et ta flamme, luttant d’éclat avec le jour,
Aux quatre vents, pareille à la Chimère, ondoie !

Mais tu n’as pas plus tôt brillé de tout ton feu
Que, prompte à dévorer le sang qui t’alimente,
Tu languis, déjà sombre, et tu meurs, et qu’au lieu
Où tu brûlais tressaille une poudre fumante.

Qu’un autre, soucieux pour elle de repos,
Ou l’estimant peut-être égale en gloire à celle
Qu’un soin pieux tirait du bûcher des héros,
L’enferme dans une urne arrogante et l’y scelle !