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I

O mon ami, mon vieil ami, mon seul ami,
D’entre tout ce passé déjà mort à demi
Rappelle-toi nos soirs de détresse commune,
L’été, dans un jardin public baigné de lune.
Après avoir de rue en rue longtemps erré,
Nous nous asseyionslà, le cceur désespéré,
Sous le feuillage noir entouré de nuit claire.
Il faut croire, être bon, sourire, admirer, plaire,
Aimer, soupiraientl’ombre et l’eau, toutes les voix
Nocturnes,qui parlaient et chantaient à la fois.