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124 LE CŒUR SOLITAIRE XLVII En vérité, je vous le dis, heureux les simples Qui, suivant ma doctrine, ont vécu loin des villes. Et, les reins alourdis du poids des grappes saintes, Jusqu’au soleil couchant ont vendangé ma vigne. Heureux l’époux et la femme forte aux mains jointes Dont ma demeure accueille et le fils et les filles : Heureux, dis-je, sur tous, l’homme qui se résigne Et range, en bénissant ma loi, sa lampe éteinte. J’aime ceux qui sont nus et j’aime ceux qui m’aiment, Ma force est serviable à la faiblesse humaine. La lèpre des enfants de luxure m’éloigne, Mais l’Esprit qui descend en souffles sur ma crèche Visite d’un suave émoi de brise fraîche Ceux dont le cœur est pur comme un ciel plein d’étoiles. Mars 1897.

(Autre version copiée par ma Mère, en octobre 1944)

En vérité, je vous le dis, heureux les simples

En vérité, je vous le dis, heureux les simples Qui, suivant ma doctrine, ont vécu loin des villes. Et, les reins alourdis du poids des grappes saintes, Jusqu’au soleil couchant ont vendangé ma vigne. Heureux la femme forte et l’époux aux mains jointes Dont ma demeure accueille et le fils et les filles : Heureux, dis-je, sur tous, l’homme qui se résigne Et range, en bénissant ma loi, sa lampe éteinte. J’aime ceux qui ont vu et j’aime ceux qui m’aiment, Et je prête ma force à leur faiblesse humaine. La lèpre des enfants de luxure m’éloigne, Mais l’Esprit qui m’assiste et me tient sous son aile Guide dans les chemins de la vie éternelle Ceux dont le cœur est pur comme un ciel plein d’étoiles.