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Reluisaient soudain,
Mon sein
De mille pensées
Soulevant le poids,
Ma voix
Disait : « Nos années
Sont ces passagers
Légers. »


V


Sur nos têtes frêles,
Poussés par les vents,
Douze ans
Ont battu des ailes
Depuis les accords
D’alors ;
Mais leurs ailes lourdes
Dans l’ombre des soirs
Trop noirs
Passent toutes sourdes
Sans bourdonnements
Charmants.


VI


Voici qu’une année,
Du mont éternel
Du ciel
Vers nous inclinée,
Sur nous va passer,
Glisser.
Vous qui, par les plaines