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MONUMENTS RELIGIEUX

senté à genoux sur le devant du tableau. Les autres personnages sont la Vierge tenant l’enfant Jésus ; elle est dans une nue et entourée d’anges d’une merveilleuse beauté. Au bas du tableau, saint Bernard, saint Antoine, saint Jean-Baptiste et saint Sébastien.

1790. Saint-Jean subit différentes modifications ; la plus importante, et la plus regrettable peut-être, c’est celle qui fit disparaître le jubé depuis lequel, dans les grandes fêtes, on venait lire l’épître et l’évangile. Ces sortes de tribunes causent quelquefois dans les églises un encombrement incommode, elles nuisent aussi quelquefois à l’effet général de l’édifice ; mais, quand elles sont antiques, quand elles sont belles, il est à désirer qu’elles soient conservées. C’est aussi en 1790, que l’on revêtit Saint-Jean d’une couleur jaune-pâle, sous laquelle disparut la teinte séculaire du vieux monument ; on y avait figuré des assises de pierres de taille du plus mauvais goût.

À cette époque, furent également enlevés les stalles données par Carondelet, le mausolée en bronze de Guillaume de la Tour[1], archevêque de Besançon, mort en 1268, l’aigle fait par Pierre

  1. Ce monument consistait en une table de bronze de deux mètres trente-trois centimètres de longueur sur un mètre trente-trois centimètres de largeur, supportée par quatre colonnes de pierre chargées d'ornements gothiques. Cet archevêque était représenté en relief, revêtu de ses habits pontificaux, avec une crosse à sa droite ; près de sa tête, posée sur un coussin, deux anges tenaient une petite figure, emblème de son âme portée dans le ciel, et à ses pieds, un dragon mordait le bout de la crosse. Autour de la table, on avait gravé en lettres gothiques cette inscription :
    quodam præsidi cabiloni chrysopolique,
    nunc cinis hic, sedi jaceo subtractus utrique.
    chrysopolitanus pater hic jacet æthere dignus,
    cujus larga manus, cor nobile, sermo benignus :
    evitans fastus, plus, orans, corpore castus,
    moribus ornatus, regnet sine fine beatus.
    amen.