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BESANCON.

quelques détails qui n’échapperont point à l’œil du connaisseur. L’étage supérieur, d’un style léger, d’une forme ogivale, dénote le XIIIe siècle; les feuilles des chapiteaux révèlent la même époque, époque que les renseignements historiques cités précédemment désignent, en effet, comme celle où furent construites toutes les voûtes de l’église. Le chœur est la partie la plus intéressante du monument ; l’art s’y montre moins simple et plus hardi que dans le reste de l’édifice ; il y déploie une pompe en rapport avec la solennité du lieu, et c’est là seulement que l’on rencontre quelques-uns de ces ornements si prodigués dans d’autres églises du moyen âge, si rares dans la cathédrale de Besançon. Sa décoration extérieure mérite d’être examinée, et l’on y voit plusieurs sculptures, formant culs-de-lampe, qui ne sont pas sans beauté. On devra également admirer l’art avec lequel l’architecte a su relier la construction supérieure à l’étage inférieur.

La grande nef, d’une hauteur de 26 mètres sous voûte, 66 de longueur totale et 25 de largeur dans œuvre, se divise, comme le chœur, en deux étages parfaitement distincts. L’étage inférieur offre le caractère architectonique de l’époque romano-bizantine, au moment de la transition qui allait conduire au style ogival. Les arcatures affectent encore la forme du plein cintre; mais les piliers sont déjà accompagnés de colonnettes prêtes à s'élancer jusqu'aux voûtes, et à les couvrir de leur nervures go-