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MARIE-DIDACE

— Non, approuva Didace. Si tu parles de dompter quelqu’un, t’as pas l’homme en mains.

— C’est en quoi, reprit Laure Provençal. Quand une fille a le malheur de s’amouracher d’un gars qui est pas domptable, elle a toujours la ressource de se dompter, elle !

— Pas Angélina ! dit Phonsine.

Les femmes parlaient toutes ensemble.

— Pourquoi pas elle ?

— Parce que le Survenant lui dépensait son argent à boire ?

— Parce qu’il riait d’elle ?

— Il a jamais ri d’elle, protesta Phonsine. Il s’est même battu pour elle.

— Je sais ben une chose : pour chaque cenne qu’il m’aurait dépensée, cent larmes j’y aurais fait verser.

Laure Provençal crut que l’Acayenne venait de parler. Elle se tourna de son côté :

— Vous m’avez l’air d’une femme capable de faire votre chemin ?

— Mon chemin ? Il me coûte le prix qu’il me coûte. Seulement… aujourd’hui, j’ai pas un souci.

Phonsine, en colère, se dit : « Je crois ben. Sa vie est assurée sur la terre, tant qu’elle portera le nom de Beauchemin. Elle est pas à plaindre. »

— Mon Varieur, lui… commença l’Acayenne.