— Tu vois ben qu’elle veut parler du fricot des noces.
— Ah ! si c’est ça qui vous inquiète, dormez sur vos deux oreilles. Vous verrez la vraie noce.
— Avec un violoneux, renchérit Bernadette Salvail.
— Pas rien qu’un, deux, pour pas que la musique arrête.
— Et du manger en masse.
— Si vous voulez, proposa l’Acayenne, je vous préparerai un six-pâtes, avec trois, quatre sortes de viande, puis un beau rang de pâte entre.
— C’est-il bon ? demanda Lisabel Provençal.
— Si c’est bon ?
L’Acayenne se passa la langue sur les lèvres :
— Rien qu’à en parler, l’estomac me gargouille de faim.
— Je veux ben croire, dit la mère Salvail, mais pour la pâte, Angélina est pas battable.
Laure Provençal continua :
— Personne s’est jamais levé de notre table, sans avoir mangé à sa faim. À plus forte raison à une noce. C’est pas un mariage de veufs qu’on fait.
Phonsine, intentionnée à écouter, s’accrocha dans le berceau d’une chaise. Elle faillit trébucher, tellement elle riait.