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MARIE-DIDACE

lui-même avant de fouiller dans sa valise. Sa figure s’illumina :

— Des petits peignes de faice ?

Tout le monde s’esclaffa. David Desmarais et Pierre-Côme Provençal passaient sur la route. Attirés par les rires, ils entrèrent.

— Aïe, Dâvi ! demande donc au peddleur de te montrer ses peignes. Ça te ferait ben, un de chaque côté de la face, avec un beau coq sur le dessus de la tête.

… des peignes de faice… répéta le colporteur, satisfait de la bonne humeur de chacun, exagérant à dessein sa prononciation comique.

Le rire repartit à fuser.

Dans un coin, les deux petits Salvail examinaient un couteau à ressort dont ils faisaient claquer les lames. Les femmes formaient un cercle, à double rangée de têtes par endroits, autour du colporteur. Seule l’Acayenne s’en tenait éloignée.

— Approche-toi, vieille, approche, lui dit Didace. De ta place tu vois pas.

— Je suis ben icitte, répondit l’Acayenne. J’ai pas besoin de rien.

Elle continua à se bercer sans se soucier des regards furtifs qu’on lui jetait de temps à autre.

… Une harmonica…