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MARIE-DIDACE

C’était elle et ce n’était pas elle, comme une sœur plus âgée qui lui ressemblerait.

Les voisines eurent connaissance de l’étonnement de Phonsine. Laure Provençal prit la parole :

— T’aurais dû être icitte quand elle s’est pâmée. Elle venait pas à bout de se dépomper. Je te dis qu’elle était pas belle à voir. Je rentre, sans toquer à la porte, comme de coutume. Je la trouve-ti pas effalée dans sa chaise, après étouffer bleu.

— Quiens ! reprit la mère Salvail, elle était toujours pas pour étouffer rouge rien que pour faire plaisir aux Provençal.

— Je lâche un cri, continua Laure. Heureusement qu’Odilon s’adonnait à passer. Il fallait faire demander le docteur.

— Je sais, reprit Phonsine. Je l’ai rencontré sur mon chemin. Il vous a laissé des remèdes ?

L’Acayenne jeta un regard de dédain vers la commode :

— Quelques petites pilunes bleues. Je me demande l’effet que ça peut avoir, une pilune de la grosseur d’une tête d’épingle, dans le corps d’une grosse personne comme moi. Au moins, si j’en mettais pour la peine, dans le creux de ma main, mais rien qu’une, si je venais qu’à trop souffrir ?…

— Quoi c’est que vous ressentez ? demanda Alphonsine.