— Cries-tu toujours, la petite ?
— Laissez-moi. Je suis pas malade. Vous me l’avez déjà dit.
— Quand tu viendras à Sorel, rends-toi à mon office. Je voudrais te parler. Et retarde pas trop, c’est mieux.
— J’ai rien, je vous le dis. Quant à l’autre ?…
— Demain, je serai chez vous de bonne heure. Si ça va pas mieux, je lui appliquerai les sangsues.
Marie-Didace grimaça :
— Les sangsues, pouah !
Avant même d’avoir dételé, Phonsine courut à la cuisine.
Les mains jointes lâchement entre ses genoux, l’Acayenne était assise, pliée en deux, près du poêle.
— Souffrez-vous ? lui demanda Phonsine.
Elle leva un peu la tête, avec effort, pour répondre :
— Pas là, mais tantôt !
Phonsine ne pouvait détacher ses yeux du visage de sa belle-mère qui lui parut vieillie de dix ans.