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MARIE-DIDACE

— Oui, mais seulement parce qu’elle peut pas faire autrement. Elle est ben plus Varieur que Beauchemin et je vas te le prouver tout de suite. Pas plus tard qu’à matin, elle a fait demander à Marie Provençal de lui composer une lettre au garçon de son Varieur. Et sais-tu ce qu’elle lui demande ? De s’en venir rester avec nous autres, au Chenal, comme le garçon de la maison. Roi et maître, c’est pas de valeur ! Quoi c’est que je vas devenir dans tout ça ?

— Vous avez Beau-Blanc pour vous aider ?

— En attendant, oui. Mais il se fie que les hommes sont rares, pour nous menacer tout le temps de retourner aux obus. L’Acayenne en profite.

— La lettre est pas partie ?

— Pas encore. Marie l’a apportée pour la montrer à son père avant.

— Comme ça il y a rien de fait ? Prends pas peur avant le temps. Tu sais ben que Pierre-Côme permettra jamais à un étranger de s’établir au Chenal. Surtout… après le Survenant…

— Oui, parlons-en de celui-là, le beau chef-d’œuvreux ! Il nous aura attiré assez de malheur.

Un sens de justice fit protester Marie-Amanda :

— Dis donc pas ça. Après lui, il y a eu l’accident d’Amable, c’est vrai ; mais s’il fallait faire le partage des torts, le Survenant serait pas le seul à