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MARIE-DIDACE

élève su’ un habitant de Saint-Ours. Et tu vas voir que le tien va manger sa ronde, ça sera pas long.

Le vent tourna. Au loin la Pèlerine sonnait. Des bribes d’angélus volèrent dans le ciel bleu et blanc.

Pierre-Côme s’éloigna, le chien à ses trousses. Marie-Didace se souvint subitement de la commission qu’elle devait faire.

Au même instant la voix de l’Acayenne s’éleva pour appeler l’enfant. Puis, celle de Phonsine, angoissée :

— Mon Dieu ! pourvu qu’elle soit pas tombée dans le puits.

— Oui… oui… vous êtes pas à l’agonie, leur cria Didace.

Puis il dit à l’enfant :

— Réponds vite. Ta mère s’inquiète.

— Quoi c’est ? demanda Marie-Didace.

L’Acayenne cria :

— Tu vas manger la meilleure volée que les fesses vont te chauffer longtemps.

— Oui, touchez-y donc et vous aurez à faire au père Didace. On dirait que vous prenez plaisir à envoyer la petite au bord de l’eau.

Les deux femmes se querellaient près du fournil.

— Si le mois de septembre peut donc arriver, continua Phonsine, que j’vas donc vous l’entrer à la petite école ! Là au moins elle trottera pas.