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MARIE-DIDACE

Deux grandes mains qui la hissent au plafond.

— Elle me fait des joies, dit le père Didace, les larmes aux yeux, à qui veut l’entendre.

Pe-père : deux grands bras qui l’emportent à l’autre bout du monde… à l’étable, parmi la vie des bêtes. Z’Yeux-ronds, la queue basse, suit, comme par obligation.

Guidée par la main du père Didace, la main de la petite plonge dans le quart. Une poignée de moulée aux petits cochons qui pleurent comme des enfants, se bousculent, se dressent, l’œil éveillé, le museau rose et frémissant. Une poignée de grain aux poules. Les doigts écartés et raidis de moulée, Marie-Didace sourit de voir les poussins picorer à ses pieds.

Soudain le père Didace, las du vivant fardeau de l’enfant, s’engage vers la maison. La cour s’emplit des cris de Marie-Didace.

— Tu veux pas retourner à la maison ? Non ? Où c’est que tu veux donc aller ?

L’enfant pointe le bord de l’eau.

— Voir les canards au quai ? On y va. On y va…

De nouveau l’enfant se chagrine.

— Bon !

Du regard le vieux cherche alentour la cause de chagrin.