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— Marie-Didace !

* * *

Marie-Didace, un souffle de vie, sans même la force de pleurer. Elle a un mois. À chaque visite, les voisines s’étonnent de la retrouver dans le ber.

— Ce petit pleur misérable !

— Elle est bleue comme un raisin !

— Mais elle geint sans larguer, reprend l’Acayenne, tandis que, de ses mains fortes, elle retourne l’enfant sur le ventre et la dodine à petits coups de genoux.

De la voir faire, Phonsine, qui relève mal de ses couches, frissonne, le cœur chaviré d’inquiétude, près du poêle surchauffé : « Elle va ben me la casser ! »

* * *

Marie-Didace, deux yeux noirs et pointus qui interrogent l’espace ou qui louchent, dans le ber,