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MARIE-DIDACE

— Coûte donc, Didace, quoi c’est que t’attends pour réparer ton bout de chemin ? C’est une vraie honte, pour la paroisse, un devant de porte semblable.

Sans perdre de temps, Didace regimba :

— Non, mais ça prend-ti pas une maudite race de monde !

Voyant son curé qui les regardait à pleins yeux, il se calma. La mère Salvail se pencha vers Angélina :

— Quel cœur dur, ce gros Provençal-là ! Tu trouves pas ?

Ils n’avaient pas franchi le seuil de la maison que le curé Lebrun se tourna, tout ému, du côté de Pierre-Côme :

— Savez-vous, monsieur Provençal, que vous avez bien bon cœur !

* * *

Phonsine respirait à peine. Son sang trop clair s’échappait, telle l’eau d’une cruche félée. Elle luttait pour conserver ses forces. Une à une, comme un troupeau épars, elle les rassemblait dès qu’elle reprenait connaissance.

— Je mourrai pas.