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MARIE-DIDACE

D’un grand effort, Didace se mit debout. Son sang se retira au cœur : les deux visiteurs, en effet, se dirigeaient vers la porte de devant. À peine coiffé, il s’élança à leur rencontre, comme pour parer le coup, sans témoin.

— C’est-il pour Phonsine, que vous venez ? leur demanda-t-il.

Pierre-Côme fit signe que non.

— Soyez bien courageux, monsieur Beauchemin, dit le curé Lebrun.

— C’est Amable, quoi ?

Aucun ne répondit.

Didace fit « Ah ! » seulement, tout son corps pris de tremblement. Ils voulurent l’appuyer au tronc d’un ormeau. Un instant l’homme et l’arbuste oscillèrent comme bercés par la même rafale. Un rameau encore vivace, mais affaibli par le dernier verglas, se détacha de la branche avec un bruit sec. Il tomba sur l’épaule de Didace.

Peu après le vieux se redressa, refusant tout appui :

— Parlez ! dit-il.

— Tout ce qu’on sait, monsieur Beauchemin, commença l’abbé Lebrun, c’est qu’Amable a mal manœuvré.

Pendant qu’un steamer prenait un chargement de minerai, dans le port de Montréal, une poulie avait