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MARIE-DIDACE

du lait. Un peu de café, si elle cherche à dormir, mais du vrai, et pas trop chaud. Pas du café d’orge, vous m’entendez ? Du café de magasin, fort. Du café de noces.

— Je me charge de le faire, dit Angélina. Je connais sa tasse.

— Oui, ben, dans ce cas-là, dit le docteur avec une pointe de malice, ferme les yeux quand tu mets la main dans le sac de café, et jette pas rien qu’une pincée au fond de la cafetière, mais une bonne poignée.

* * *

Didace n’en pouvait plus. Après le départ du docteur, il alla s’étendre tout habillé au pied du lit, l’Acayenne s’allongea à ses côtés. Comme si elle eût compris son désappointement, elle dit :

— Au moins si ç’avait été un garçon hein ? Un petit garçon, c’est plus câlin il me semble.

Didace, face au mur, ne répondit pas.

La voix d’Angélina le réveilla deux heures plus tard. Il croyait s’être assoupi seulement :

— Monsieur le curé et Pierre-Côme qui arrivent par la porte de devant.