Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
164
MARIE-DIDACE

— Si je comprends bien, vous… songez à donner votre terre à Amable ?

— En plein ça, avec mon droit de commune.

— Ainsi qu’un certain montant d’argent. Je l’insérerai plus tard. En échange, votre fils s’engage à vous nourrir… avec votre vieille… bien entendu,…

— À sa table, et comme lui. Je suis pas la Petite Pipe, moi.

À mesure qu’il écrivait ses notes, le notaire lisait :

— À vêtir le donateur et son épouse.

— Comme il faut. Pour le dimanche comme pour la semaine.

— À les éclairer, à les chauffer…

— Avec lui, et comme lui…

— À leur fournir une place de banc à l’église de Sainte-Anne… à aller quérir le prêtre en cas de besoin, à leur procurer les soins de médecin…

Didace se raidit :

— J’ai jamais eu le docteur de ma vie. J’ai pas de maladie sur moi.

— Tout de même, par mesure de précaution…

— Mettez-le, consentit Didace.

— Est-ce tout ? demanda le notaire.

— Non. Je voudrais encore avoir ben à moi un jeu de canards qui meurt pas, deux jars, dix canes, avec leur nourriture, mon petit canot de chasse pour chasser quand je voudrai, en temps défendu comme