Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
MARIE-DIDACE

à retourner des grillades de lard dans la poêle. Il la reconnut :

— Vous avez ben grossi ?

L’eau de la bombe déborda. Quelques gouttes tombèrent dans la poêle. La graisse grésilla, répandant une odeur appétissante. Puis l’Acayenne répondit :

— C’est pas de ce que je grossis, comme j’appesantis !

De sa cachette, Phonsine la vit se tapoter le front du coin de son tablier retroussé, découvrant ainsi l’ampleur de sa taille.

Les étrangers demandèrent à acheter des canards sauvages. Phonsine respira en apprenant le but de leur voyage. Didace ne pouvait leur en vendre, mais il offrit de leur en trouver, en clignant de l’œil vers eux :

— À condition que ça soye sans témoin.

* * *

Pierre-Côme Provençal avait vu les étrangers s’arrêter chez les Beauchemin. Il attendait Didace. Il laissa celui-ci lui demander : « T’aurais pas du fruit défendu à me passer ? » Et il lui répondit : « Non ! »

Didace sortit des écus qui brillèrent au soleil :