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MARIE-DIDACE

connut aussitôt la manière de son père. En entrant, Didace s’exclama :

— Ça pue ben !

En effet, plus fort que l’odeur de lait et de cuir mouillé qui, à certains jours, s’attachait à la cuisine, un parfum vulgaire saisissait l’odorat.

L’Acayenne acquiesça :

— Une vraie peste ! C’est Phonsine qui est partie à Sorel. Elle s’est frottée au savon d’odeur, pour vrai !

Le rire aux lèvres, elle ajouta :

— Elle se savonne pas tant que ça pour rester avec nous autres, hein ?

Didace fit mine de ne pas avoir entendu :

— C’est étrange qu’elle en ait pas soufflé mot. J’lui aurais donné une commission. Quoi c’est qu’elle est allée bretter à Sorel ? Avec qui c’est qu’elle est partie ?

— Quiens ! Y avait pas de quoi s’en vanter. Elle est partie toute seule avec le beau Joinville à Provençal. Demande-moi ce que les autres vont dire…

— Avec Joinville ? Elle le fait ben exprès pour faire jacasser le monde…

— Y en fallait un pour remplacer le Survenant…

— Torriâble ! commença Didace…

Des pas sur le plancher à l’étage supérieur leur coupèrent la parole. Déjà Amable dégringolait l’es-