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MARIE-DIDACE

— Qu’il se déprenne tout seul !

— Non, mais ça fait-il pitié d’être mal bâti de même ? dit le père Didace en enfilant son paletot de chat sauvage, et en s’apprêtant à sortir.

Lorsqu’il revint, dix minutes plus tard, silencieux, la tête basse, l’Acayenne lui dit :

— T’es ben caduc ! As-tu perdu un pain de ta fournée ?

En silence il enleva son paletot et se mit à fumer.

— Y a pas personne de malade dans la paroisse ? demanda Alphonsine.

— Pire que ça !

— Pas de la mortalité ?

— Canard Péloquin vient de mourir. Son garçon s’en va qu’ri la tombe à Sorel.

— Ah ! fit Phonsine, si c’est pas de valeur !

— Canard ! en v’là un nom ! s’exclama l’Acayenne. Qui, ça ?

— C’est Péloquin le chasseur, le meilleur guide, le plus beau coup de fusil qu’on puisse voir !

— À vous entendre, renâcla Amable, j’avais toujours cru que c’était vous le grand chasseur en personne.

— Lui, dans son temps, moi, dans le mien, on se faisait pas grand’dommage.