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MARIE-DIDACE

Loin de là, il avait retrouvé ses anciennes habitudes de flânerie, les jambes allongées, à fumer près du poêle. Phonsine avait essayé de lui dire, un midi : « T’es toujours dans mon chemin. » Cela n’avait pas fait. Il l’avait boudée et le père Didace s’était emporté contre lui. Depuis, Amable avait repris sa place accoutumée. Plutôt que de lui réclamer quotidiennement du bois dans le bûcher, Phonsine préférait partir à la recherche d’éclisses, même de bûches qu’elle entrait à pleines brassées. Ce n’était pas le fend-le-vent…

L’image du Survenant, avec son grand rire et ses défauts, avec son verbe insolent et son obligeance, sillonna sa pensée. Mais elle s’interdit de trop penser à lui, de peur que l’enfant ne finît par lui ressembler.

La jeune femme palpa son ventre, si plat, si maigre. Était-ce possible qu’en elle le mystère de la vie s’accomplît ? Vitement, elle tira les couvertures pour recouvrir ses jambes et ses hanches. La première année de son mariage, elle avait cru que, lorsqu’elle attendrait un enfant, elle en parlerait à cœur ouvert avec Amable. Maintenant qu’elle le portait, le respect humain lui imposait le silence. Et, en réunion, elle se tenait à l’écart.

Aussi longtemps qu’elle aurait un souffle, l’enfant ne manquerait de rien, elle se le promettait. Non