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Grâce à la présence de Marie-Amanda et de sa famille, le jour de l’An, que Phonsine appréhendait, se passa sans incident, bien qu’elle et l’Acayenne ne se fussent souhaité la bonne année que du bout des lèvres.

Puis les préparatifs des noces de Lisabel Provençal occupèrent les femmes. À tout moment de la journée elles trottaient sur la glace vive, pour aller donner un coup de main aux Provençal ou tout bonnement pour voir ce qui s’y fricotait. À la fin l’excitation et la fatigue les faisaient se pâmer de rire pour un rien ou provoquaient entre elles des querelles aussitôt oubliées.

La veille du mariage, l’Acayenne préparait son fameux six-pâtes dans la cuisine des Provençal. Tout en parlant, elle se trouva coincée. Sans se rendre compte que les autres observaient ses efforts pour se dégager, elle continua : « Nous autres, sur l’eau salée… » Levant la vue, elle les aperçut qui éclataient de rire, sauf Angélina. L’infirme était au