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LE SURVENANT

grande et forte, le regard franc, reposante de santé et de sérénité, vers la maison paternelle.

— J’ai eu trop peur que le pont de glace vinssît pas prendre à temps pour les fêtes.

Alphonsine comprit que Marie-Amanda voulait alléger à son père le chagrin d’un premier jour de l’an sans Mathilde Beauchemin.

— Allez-vous me garder, mon père ? demanda Marie-Amanda, un sourire de bonté aux lèvres.

Didace, ému et heureux à la fois, joua le bourru. Il se tourna du côté de sa bru :

— Quoi c’est que t’en penses, la petite femme ? On devrait-il la garder ?

Phonsine entra dans le jeu :

— Pour une journée ou deux, on en mourra toujours pas.