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LE SURVENANT

Incrédule, la cliente chercha vainement à démêler, dans le regard de Didace, la vérité d’avec la vantardise.

Le Survenant ne revenait pas. Didace l’attendit une bonne secousse. Puis il perdit patience. Tout à la fois désireux et craintif de se laisser entraîner par lui à l’auberge, il se hâta de retourner au Chenal du Moine, pour ne pas déplaire à Marie-Amanda.

— Que l’yâble l’emporte ! Il s’en viendra par occasion. Et s’il en trouve pas, il marchera. Il connaît le chemin !

* * *

Le matin du premier de l’an, Venant n’était pas de retour. On avait trop à faire pour s’inquiéter de son absence. Seule Alphonsine en passa la remarque. Les visites commenceraient d’un moment à l’autre. De fait, avant huit heures, des jeunes gens clenchèrent à la porte pour saluer la maisonnée :

Bonjour le maître et la maîtresse
Et tous les gens de la maison.
Nous acquittons, cela nous presse,
Notre devoir de la saison.