qui a affronté tous les malheurs sait qu’un jour ou l’autre elle appellera le secours de la parole évangélique. Il attend patiemment que l’heure sonne d’elle-même.
Dès le pas de la porte, il entame la conversation :
— J’ai su que vous aviez fait chantier récemment : vos hommes ont coupé le bouleau d’argent au bout du domaine ?
— Eh ! oui ! monsieur le curé.
— Pour quelle raison, puis-je vous demander, avez-vous fait abattre un si bel arbre ?
Mademoiselle Émérence, mains jointes, yeux bas, répond d’une voix à peine perceptible :
— Il nuisait, monsieur le curé.
Un grand silence épais comme la brume automnale tombe sur eux et les gêne tous les deux. Le curé sait bien que l’arbre était sain et à sa place.
Mademoiselle Émérence soulève un pan du rideau pour mieux regarder l’éclaircie,