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PASSAGE DE L’HOMME

de communion. Et ce qui était amusant, c’est qu’on savait ce qu’il fallait brûler ; seulement, on se regardait l’un l’autre, comme hésitants, parce que cette connaissance était toute jeune encore, et doutait d’elle. Quand les murs furent à peu près nus, on s’aperçut qu’ils étaient sales, et il fallut les nettoyer. Et quand ils furent bien nettoyés, on s’aperçut que les couleurs avaient passé, et il fallut peindre. Et alors les poutres semblèrent toutes noires, et il fallut que l’Homme les grattât, et qu’après les avoir frottées, il mît dessus de la cire d’abeille. Et l’on eut une maison comme neuve, au moment même où le temps s’adoucit et où ce fut le vrai printemps.

Alors il y eut des fleurs sur la grande table, dans une sorte d’écuelle en bois, plus grande et plus belle qu’une écuelle, que l’Homme avait creusée lui-même. Et sur la cheminée, où il ne restait plus, à présent, que la pendule d’Antoine Courapied et les deux bougeoirs de l’oncle Casimir, il y eut parfois, selon la fantaisie de l’Homme, de gros cailloux, qui scintillaient dans le soleil et que la nuit n’éteignait pas toujours.

Et puis ce fut la vraie lumière, les longues journées, le dur travail. L’Homme travaillait. Il faisait tout de tout son cœur comme s’il