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La Découverte Du Mississipi

se. Nous sommes ici à un carrefour où vont se croiser bientôt, Anglais, Espagnols et Français. Dans leur façon de traiter l’Indien, chaque peuple fera voir la qualité de sa civilisation. Aussi, comment ne pas nous rappeler avec émotion, nous, fils de la France, que jamais aucune autre race ne mérita des peuplades indiennes, ce salut que le vieillard de Péouaréa, faisait à Jolliet et à Marquette : « Français, que le soleil est beau quand tu nous viens visiter ! »

Les canotiers descendent le fleuve jusqu’au confluent de l’Arkansas, faisant le long du chemin des observations de toute sorte et dressant leur carte. En deux endroits, ils n’échappent que par miracle au mauvais parti que veulent leur faire les Indiens. Enfin, le 17 juillet, ils entreprennent de remonter le fleuve. Leur conviction est maintenant faite que le Mississipi ne se dirige pas vers l’ouest, mais vers le sud, qu’il n’aboutit point à la mer de Chine et du Japon, mais au golfe du Mexique. Craignant de tomber aux mains des Espagnols, Jolliet et Marquette remontent vers le lac Michigan, mais par le chemin plus court de la rivière des Illinois. Vers la fin de septembre, ils arrivent à la baie des Puants.


Le Jésuite français et le jeune Canadien viennent de conquérir les lauriers des grands explorateurs. Avec Cavelier de la Salle qui compléta leur œuvre ; avec le Père Albanel et Denys de Saint-Simon qui, vers le même temps, montaient vers la baie d’Hudson ; avec La Vérendrye qui, plus tard, forcera les portes de l’ouest ; avec Cartier et Champlain qui, au début, avaient exploré le Saint-Laurent et l’Outaouais, les découvreurs du Mississipi vont compter désormais parmi ceux