les délégués indiens, l’emblème de leur nation. Le soir, la fête s’achève par un grand feu de joie et le chant du « Te Deum ». Et les échos de la psalmodie religieuse s’en vont apprendre aux vastes solitudes que la France vient de proclamer son souverain domaine sur toutes les contrées découvertes ou à découvrir, de la mer du nord à celle du sud et de celle de l’ouest aux lacs Huron et Supérieur.
N’avions-nous pas raison de l’écrire ? Il y a là un événement qui fait, de ce 14 juin 1671, un des grands jours de notre histoire. C’est l’élan définitif vers l’expansion de la Nouvelle-France. C’est l’heure où quelques milliers d’hommes vont tenter cette entreprise épique d’enserrer dans leurs bras l’immensité d’un continent. Cette même année, quelques semaines après l’événement de Sainte-Marie-du-Sault, le 6 août 1671, le Père Charles Albanel et M. de Saint-Simon quittent Québec, prennent la route du Saguenay et s’en vont arborer les armes du roi à la baie d’Hudson. Ils y sont à l’été de 1672. L’année suivante, le 17 mai, Louis Jolliet laisse Michilimakinac en compagnie du Père Marquette, à la recherche du mystérieux Meschacébé. Un mois plus tard la « nef historique »
Jolliet et Marquette ne se rendent pas toutefois
jusqu’au golfe du Mexique. Ils rebroussent chemin
vis-à-vis le confluent des Arkansas, à quelque
distance du lieu où, dans son cercueil de chêne,
repose au fond du fleuve, le conquistador Fernando
de Soto. Mais attendons quelque temps. À