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Conclusion

gées par les Évêques de ce pays, entre lesquelles quatre n’ont eu leur érection que depuis le Règlement des districts… Toutes ces érections consistent en un Décret ecclésiastique latin, signé de l’évêque et contresigné de son secrétaire. »[1]

La paroisse canadienne est constituée avant tout pour le progrès religieux. Mais le progrès religieux ne s’isole pas dans sa transcendance. L’une de ses vertus est de faire de l’ordre au-dessous de lui et de n’être une règle que pour devenir un principe vivifiant. La paroisse, cela voulait dire, au temps de la Nouvelle-France, l’homme de Dieu, le gardien de la foi et de la morale, constitué chef de la société ; cela voulait dire les rapports des hommes réglés par la charité et la justice chrétiennes ; l’église devenant le pôle attractif des âmes et les unissant par le lien le plus vigoureux, celui d’une foi commune. La paroisse, ce fut même, pendant longtemps, le seul cadre où s’épanouit quelque vie publique. Jusqu’après le régime français, les réunions pour fins d’église sont à peu près les seules assemblées populaires. Dès l’érection des premières paroisses, François de Laval remet aux habitants les frais du culte ; les fabriques sont constituées avec marguilliers électifs ; et le synode de 1690 rappellera qu’« il a été ordonné que les curés feront part aux marguilliers des choses qu’ils souhaiteront faire dans leurs églises ».[2]

Assises de nos familles, assises de nos paroisses, tout cela nous le devons à nos évêques. Pourtant leur action a voulu s’étendre encore plus loin, atteindre l’État lui-même ou ce qui fut alors notre organisme de gouvernement. Conseillers du con-

  1. Lettre de Mgr Plessis à Mgr Denaut, 19 mars 1798, Archives de l’Archevêché de Québec.
  2. Mandements des évêques de Québec, t. I. p. 273.