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Un Geste d’Action Française

aurons appartenu à la génération de l’angoisse patriotique. Une fatalité incroyable s’attache à la bonne cause. Tous les jours, des ressemblances tragiques apparentent notre situation à celle de 1840. Si nous voulions bien écouter, nous entendrions peut-être, en certains coins de ce pays, des voix qui murmurent déjà l’antienne de nos funérailles, cependant que dans la poitrine des faibles grandissent les affres du doute et le sentiment de la défaite. C’est le temps pour les hommes de cœur de se compter et de réagir. (Vifs applaudissements.) Pour ma part, si j’ai le droit de parler encore au nom de la jeune génération, je tiens à le déclarer : que nos ennemis en fassent leur deuil ; quel que soit le danger de l’heure présente, il n’aura pas l’honneur de nous effrayer. Nous irons puiser à pleines mains, dans notre histoire, les aspirations, les souffrances, les héroïsmes, toute la poussière morale, toute l’âme supérieure de nos aïeux ; ces reliques sublimes et saintes, nous les élèverons vers Dieu comme une prière. Puis, nous défendrons au découragement d’entrer dans nos cœurs. Pour le salut de notre pays nous garderons le culte des french motions, le culte des principes et des idées françaises. Aux œuvres de défense et de reconstruction, à la cause suprême nous dévouerons les suprêmes ardeurs de nos vies ; et, s’il le faut, eh bien, nous aussi nous y mourrons ! (Longues acclamations.)

Septembre 1917.