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que personne n’ait poussé ni moussé le livre. M. Héroux n’est plus au Devoir. Mes jeunes et vieux amis ont porté Chemins de l’avenir, en ont assuré la diffusion. Au vrai quelques journalistes ont protesté contre la note dissonante de M. Claude Ryan dans Le Devoir. J’étais très discuté. Mais j’étais lu, compris, peut-être d’un bon nombre. Que faut-il de plus à l’écrivain, surtout à l’écrivain-prêtre ? Je vois, par exemple, mon vieil ami, Amédée Jasmin, qui a peut-être laissé en chemin, un peu de sa foi, écrire dans Le Devoir (13 janvier 1965) : « Je m’excuse donc de ne pas porter de jugement sur le côté religieux et moralisateur des premières pages que j’ai lues avec un brin de sommeil dans l’œil. Il en va autrement quand le patriote argumente. Alors il est au centre d’un problème qui est angoissant et actuel… Ses expressions, ses syllogismes, la chaleur personnelle de ses sentiments patriotiques ont une force de conviction qui ne peut laisser personne indifférent… »

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Je ne dirai ici que peu de chose d’un dernier ouvrage qu’à la demande de mon éditeur, je consentis à réimprimer : La Découverte du Canada — Jacques Cartier. Je m’engageai témérairement en cette entreprise. Il me fallut sept mois de travail ardu pour remplumer, rhabiller à la mode ce vieux rossignol. Il me permit de constater combien l’histoire avait marché, depuis la première édition de 1934. Rien de plus faux que l’histoire définitive, ai-je pu constater une dernière fois.

Dirais-je un mot de cette plaquette : La Grande Dame de notre histoire, parue en 1966, esquisse pour un portrait de Marie de l’Incarnation ? Président pendant vingt ans tout proche de ce que l’on a appelé le « Comité des Fondateurs de l’Église du Canada », j’avais projeté d’écrire sur chacun des candidats à la béatification que nous avait confiés notre épiscopat, un court portrait, de la dimension d’une conférence. En fait, j’ai écrit et