Page:Groulx - Mes mémoires tome IV, 1974.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
300
mes mémoires

Le livre parut le 21 décembre 1964. Fides, une fois de plus, en avait préparé un lancement solennel. Près de 500 invitations, m’a-t-on dit, avaient été jetées dans le public. Malheureusement le principal invité séjournait à l’Hôtel-Dieu, se remettant malaisément d’une broncho-pneumonie. Serait-il présent ? Le médecin différa sa réponse jusqu’au matin même du 21 décembre. Le soir, à l’heure fixée, le Dr Jacques Genest en personne me fit emmitoufler par les infirmières, descendre en chaise roulante à la porte de sortie de l’hôpital, et lui et moi nous nous jetâmes dans un taxi bien chauffé et en route vers Fides. Le matin, le médecin m’avait dit : « Pourrez-vous vous tenir debout une demi-heure et prononcer votre allocution ? » J’avais répondu : « Je le crois. » Pour le reste, il avait été convenu entre lui et ma secrétaire, que les signatures ou hommages d’auteur seraient supprimés et qu’aussitôt la cérémonie terminée, on me pousserait vers l’ascenseur pour le prompt retour à l’Hôtel-Dieu. Mais il y avait là le maire de Montréal, M. Jean Drapeau, et M. Pierre Laporte, ministre des Affaires culturelles du Québec. Chacun y alla de son discours, y compris l’éditeur, le Père Paul-A. Martin, c.s.c. Une surprise attendait les assistants. Et elle vint, non de mon allocution ni de l’éloge des grands invités. Elle vint de Pierre Laporte. Son discours terminé, il se dit porteur d’un autre message, message qui est de nul autre que de son premier ministre. Il lut :

Cabinet du premier ministre
Province de Québec
Le 17 décembre 1964
L’honorable Pierre Laporte, C.R.
Ministre des Affaires culturelles
Hôtel du Gouvernement
Québec
Mon cher Collègue,

Puisque vous aurez le plaisir d’assister au lancement du dernier ouvrage du Chanoine Groulx, les Chemins de l’Avenir, je